Sabrina Fekih | Publié le 20 mai 2021 Usine Digitale

Face à la crise sanitaire, les entreprises ont dû s’adapter à de nouveaux modes de fonctionnement. Selon une récente étude menée par Accenture, le succès de ces nouvelles stratégies est directement lié aux investissements technologiques des entreprises. Celles ayant fait le pari de l’innovation sont jusqu’à cinq fois plus performantes que les autres.  

La pandémie de Covid-19 a nettement accéléré la digitalisation des entreprises. Face aux mesures de confinements répétées et à l’instauration du télétravail, la technologie s’est avérée être un allié de taille pour les professionnels. Dans une récente étude, Accenture dresse le portrait des entreprises en fonction de leurs investissements dans les innovations technologiques.

En comparant les résultats obtenus auprès de quelques 4300 répondants sur les trois dernières années, la société de conseil identifie trois grandes catégories d’entreprises : les leaders (10%) qui ont su exploiter la technologie pour pérenniser leurs performances, les retardataires (25%) qui ont été contraints par la pandémie de se digitaliser dans l’urgence ainsi qu’une nouvelle catégorie, “les sauteurs d’obstacles”. Ces derniers, représentant 18% de l’échantillon, n’ont pas hésité à sauter le pas de l’investissement transformant ainsi les défis de l’année écoulée en opportunités commerciales et en avantages concurrentiels.

Un gage de performance
Jusqu’alors pour de nombreuses entreprises, les investissements alloués aux moyens technologiques étaient davantage fléchés vers la maintenance plutôt que l’innovation. Pourtant, la technologie peut être un véritable gage de performance. « En moyenne au cours des trois dernières années, les entreprises les mieux équipées étaient deux fois plus performantes que les autres. Désormais, elles le sont jusqu’à cinq fois plus« , explique Stéphanie Jandard, directrice exécutive d’ Accenture Technology, interrogée par L’Usine Digitale.

Ces résultats conséquents ne sont pas à la portée de tous. En effet, il y a un écart très important entre les sociétés numérisées et les retardataires. « Si nous comparons les résultats financiers, nous constatons que l’écart se creuse entre les entreprises mieux armées technologiquement et celles qui le sont moins« , indique Stéphanie Jandard. Et ce n’est pas près de s’arrêter. Fortes de systèmes plus performants et d’un budget plus important consacré à l’innovation, les entreprises « leaders » étendent considérablement leur avance en matière de croissance par rapport aux entreprises « à la traîne ».

Un coup d’accélérateur garanti par des investissements ciblés
Jusqu’alors, les questions relatives à l’IT n’étaient pas les préoccupations principales des dirigeants. « Il s’agissait, au mieux, de s’assurer que les employés possédaient un ordinateur et qu’ils étaient capables d’envoyer un email”, détaille la directive exécutive. Mais la pandémie a grandement changé la donne. “Les entreprises doivent désormais s’assurer de continuer à fonctionner à distance et d’être suffisamment protégées face aux potentielles cyber-attaques”, ajoute-t-elle.

A ce sujet, l’étude montre que plus de 70% des entreprises “leaders” ont augmenté leurs investissements dans la sécurité du cloud et 68% dans le cloud hybride. Elles ont également mis l’accent sur les systèmes d’objets connectés (70%) et sur l’intelligence artificielle (59%).

Une stratégie également adoptée par les entreprises qualifiées de “sauteurs d’obstacles”. En 2017, 80% d’entre elles avaient déjà opté pour une technologie basée sur le cloud, un chiffre qui a atteint les 98% en 2020. De manière générale, ces entreprises ont transformé leurs stratégies et priorités technologiques en un temps record. Elles ont ainsi profité de la crise pour augmenter de 17% leur usage des technologies avancées et émergentes. « Elles prennent le parti de faire davantage d’investissements pour aller plus vite vers un modèle où elles s’approprient la technologie« , indique Stéphanie Jandard.

Désormais, ces entreprises souhaitent pérenniser ces efforts dans l’après-pandémie. D’une part, en élargissant l’accès à la technologie à d’autres secteurs de l’entreprise et d’autre part, en misant sur “le bien-être physique et mental des salariés”, indique le rapport. Près des deux tiers des entreprises « leaders » (65%) accordent la priorité au bonheur de leurs collaborateurs en proposant des modalités de travail hybrides.