À l’heure où l’économie tousse… !, les PME du marché intermédiaire font face à un dilemme stratégique : comment financer la croissance sans s’endetter davantage ni diluer leur capital ? La réponse pourrait bien se trouver dans une ressource souvent sous-estimée : l’efficacité opérationnelle !

Selon une étude récemment menée nous avons constatés que les directeurs financiers des PME placent l’efficacité juste après la croissance parmi leurs priorités.
Bonne nouvelle ! Les deux ne sont pas antagonistes. Bien orchestrée, l’efficacité libère du capital, améliore la rentabilité et alimente les projets de développement, plus facile à dire qu’à faire !

Pour certain ce qui suit sont des évidences, mais parfois ça rappelle des idées non abouties… :

  1. L’équation oubliée de la productivité…

Trop souvent réduite à une chasse aux coûts, la productivité est une affaire de ratio : résultats obtenus sur intrants mobilisés. Cela inclut bien plus que les salaires : équipements, stocks, technologies, etc. Optimiser ces ressources permet de dégager des marges de manœuvre sans appauvrir l’organisation.

Un exemple frappant : une entreprise de transport routier a rationalisé sa base clients en priorisant ceux à forte valeur. Grâce à un meilleur pilotage numérique, elle a alloué ses capacités aux clients les plus rentables. Résultat : hausse de la performance et du chiffre d’affaires sans investissement majeur !

  1. Le trésor caché du fonds de roulement…

Autre levier puissant mais négligé : la gestion du BFR (besoin en fonds de roulement). Optimiser les délais de paiement, les recouvrements et la gestion des stocks permet de libérer des liquidités considérables. Mieux encore : ce capital n’a ni coût ! ni intérêts !

Un simple changement de rythme dans les paiements fournisseurs ou dans la relance client peut dégager des millions, réinjectables immédiatement dans des projets de croissance ou d’innovation.

  1. Une gestion des coûts plus créative…

Post-pandémie, époque qui est déjà loin mais quand même, l’heure est aux arbitrages malins. Que garder des adaptations imposées par la crise ? La vente virtuelle, par exemple, a prouvé son efficacité : moins de coûts commerciaux, plus de proximité client. Côté immobilier, les taux de vacance élevés offrent des leviers de négociation pour repenser les espaces et réduire les charges.

La numérisation, enfin, ne doit pas s’arrêter à l’automatisation de tâches. L’intégration des systèmes (logistique, RH, finance…) ouvre la voie à des gains massifs en efficacité et à des évolutions de modèle économique. (voir nos articles précédents!)

  1. Penser efficacité… et valeur d’entreprise

Tous ces leviers — productivité, BFR, digitalisation — ne se contentent pas de booster la croissance. Ils augmentent aussi la valeur de l’entreprise, un atout de taille pour toute opération de levée de fonds, de cession ou d’acquisition. Un redéploiement.. « retournement pour certain !! » pourrait parfois être réfléchi ?

Mais ces transformations ne peuvent se faire en silo. Elles exigent l’engagement du leadership et de l’ensemble des collaborateurs, une vision claire, une gouvernance solide et un pilotage du changement rigoureux. En d’autres termes : faire de l’efficacité un projet stratégique, collectif et pérenne.

Les PME qui sauront conjuguer croissance et efficience seront les grandes gagnantes d’un redémarrage. Ce ne sont pas celles qui dépensent le plus, mais celles qui savent tirer le meilleur de ce qu’elles ont, qui bâtiront l’entreprise de demain, les avancées technologiques et numériques adaptées et bien comprises.

OdisData 2-2025