Vincent Bontems dans son ouvrage « Au nom de l’innovation – finalités et modalités de la recherche au XXI siècle » catégorise les innovations en 7 critères.
Quel que soit le critère d’origine ayant motivé l’innovation, on peut se poser la question de la brevetabilité dès lors que l’innovation est une solution technique à un problème technique,  nouvelle (non connue de l’art antérieur), avec une activité inventive (non évidence pour l’homme de métier).
Par exemple un nouveau procédé mis en œuvre pour l’obtention d’un produit issu de technologie antérieur peut être brevetable.
Ne pas se brider !

« Les processus d’innovation au sein des lignées phénoménotechniques jouent un rôle crucial dans la genèse de certaines innovations de rupture.

Les innovations observables sont toutefois plus diverses :

  1. Régression : Le premier type d’innovation observable dans une lignée technique est la régression = il est parfois nécessaire, pour des raisons de coût
    ou de robustesse ou d’obsolescence, de revenir à une technologie de génération antérieure.
  2. Adaptation (« customisation ») : L’adaptation d’une technologie préexistante à une fonction spéciale et/ou à un nouvel environnement.
    Présente le risque de perte de généricité, mais limite les risques d’échec ou de dérapage des coûts.
  3. Couplage (« hybridation ») : L’association de plusieurs lignées employées jusque-là séparément implique le développement d’interfaces, voire crée une nouvelle lignée.
  4. Amélioration (« innovation incrémentale ») : La modification partielle de machines vise à diminuer des antagonismes résiduels de leur fonctionnement
    pour améliorer les performances.
  5. Concrétisation (« innovation de rupture ») : La réorganisation globale de la structure d’un instrument, qui augmente sa synergie et ses performances,
    intervient après une phase de saturation (aucune amélioration possible sans dégradation d’autres performances – Cf Théorie des équilibres ponctués S. Gould/N. Eldredge)
  6. Création (« innovation radicale « ) : Invention d’un schème technique qui produit une nouvelle lignée.
    Par extension, l’utilisation d’un matériau inédit, d’un nouveau réseau ou la substitution d’un fonctionnement immatériel à un élément matériel sont aussi des innovations radicales.
  7. Substitution : La substitution entre schèmes techniques réalisant la même fonction s’opère soit après la saturation finale d’une lignée,
    soit quand les performances d’une lignée dépassent celles de la lignée dominante. »

H.G.G. OdisData 2024

Extraits du livre de Vincent Bontems : "Au nom de l'innovation - Finalités et modalités de la recherche au XXIe siècle"