Une approche de la recherche en innovation …..
Alors que l’histoire voudrait vous faire croire que les innovations sont le fruit d’une inspiration géniale ou d’une intervention divine, la vérité est bien plus prosaïque.
Qu’il s’agisse de l’invention du basket-ball ou d’un système d’apprentissage et d’innovation à l’échelle de l’entreprise, nos plus grands esprits sont parvenus à leur moment « Eurêka » en faisant un choix intelligent.
En d’autres termes, ils ont identifié leur grand problème, l’ont décomposé en plusieurs sous-problèmes, ont cherché des options sur la manière dont chaque sous-problème avait déjà été résolu et ont combiné ces options de manière unique pour parvenir à une nouvelle solution.
Par exemple, il a été démontré que les organisations qui disposent de comités d’innovations spécialisés bien évidemment sont plus performantes que celles qui n’en ont pas. Mais ces résultats ne sont pas garantis, et nous pensons que même ces entreprises ont des pertes de rentabilités, en raison de la mauvaise compréhension collective de la société sur la façon dont l’innovation se produit réellement. La recherche en ce domaine suggère que nous pouvons faire encore mieux, si nous intégrons la science du choix dans les processus qui produisent des solutions qui changent le monde.
Le pouvoir des contraintes
Si vous voulez maximiser la satisfaction d’une personne à l’égard d’un choix, ne lui donnez pas un nombre illimité d’options. Au contraire, comme mes collègues et moi-même l’avons démontré, vous devez lui donner une certaine marge de manœuvre, mais en l’assortissant de contraintes claires. Cette structure supplémentaire est cruciale pour choisir en toute confiance l’option souhaitée.
Il faut lancer les recherches sur la forme du choix pour comprendre comment se produit l’innovation. Pour créer une solution, il faut commencer par définir un problème. Mais attention ! il faut être conscient que chaque grand ou petit problème est secrètement constitué de plusieurs sous-problèmes déguisés, de sorte que vous devez rechercher des options qui résolvent ces différents sous-problèmes.
Il s’avère que le « choix » est le composant actif de l’innovation. Tous les grands innovateurs de l’histoire ont résolu leur problème par le biais de ces sous-problèmes, que ce soit consciemment ou inconsciemment.
Un grand constructeur automobile japonais… ne s’est pas contenté de travailler sur son problème majeur……comment rendre les automobiles abordables pour tous. Il a décomposé le problème en sous-problèmes :
- Comment optimiser le coût de la main-d’œuvre ?
- Comment optimiser le temps de production ?
- Comment optimiser le coût des matériaux ?
Il a trouvé des solutions à ces sous-problèmes dans des choses qui existaient déjà. Un autre constructeur avait mis au point une chaîne de montage qui réduisait le nombre d’ouvriers nécessaires à l’assemblage d’une seule voiture. Il s’est également inspiré d’une « chaîne de désassemblage » d’un abattoir, où les carcasses d’animaux étaient découpées par des ouvriers spécialisés… !Il s’est rendu compte qu’il pouvait réduire le temps de production en déplaçant le produit, et non les travailleurs, le long de la chaîne.
Grâce à la combinaison de ces solutions à ses sous-problèmes, les coûts de fabrication de la voiture a été réduit de plus de 50% !
En structurant votre résolution de problèmes de cette manière, vous ajoutez des contraintes utiles à votre processus. Elle vous permet de choisir entre des solutions nouvelles, en particulier d’une manière que le brainstorming traditionnel ne permet pas.
Le brainstorming est utile lorsque vous, ou les membres de votre équipe, disposez de toutes les informations nécessaires pour prendre une décision. En revanche, il n’est pas très utile lorsque des informations sont manquantes. Par conséquent, les séances de remue-méninges produisent généralement des idées moins nombreuses et de moindre qualité qui ne permettent pas de résoudre les grands problèmes essentiels.
Pour illustrer le pouvoir des contraintes, prenons un exemple : l’invention du basket-ball. En 1891, un professeur d’éducation physique au états Unis, souhaite proposer à ses élèves un jeu qu’ils pourraient pratiquer à l’intérieur pendant les rudes hivers de la Nouvelle-Angleterre. C’est là que la réflexion commence ! Il ne s’est pas contenté de se creuser les méninges pour imaginer de nouvelles activités à partir de rien. Il a décomposé son problème en quatre sous-problèmes :
- L’activité devait pouvoir être pratiquée dans une salle intérieure, et non sur un vaste terrain à l’extérieur….
- Elle devait avoir la vitesse, l’effort, l’habileté et la complexité d’un sport de plein air afin de maintenir les élèves en forme physiquement et mentalement….
- Le terrain ne devait pas être rugueux, car les joueurs tomberaient sur un sol dur, et non plus aussi sur un sol mou ….
- Il devait s’agir d’une activité d’équipe impliquant un grand nombre d’élèves à la fois dans un espace clos….
- Etc….
Ces contraintes ont limité les options d’une manière qui l’a aidé à résoudre son problème. Il ne pouvait pas réinventer le football parce qu’il était trop violent lorsqu’il était pratiqué sur le sol en bois dur du gymnase. Il ne pouvait pas réinventer le base-ball parce que le gymnase était trop petit….
Finalement, il s’est rendu compte qu’il pouvait combiner des éléments du base-ball, du football et du rugby, et un élément d’un jeu auquel il jouait enfant, appelé « Duck on a rock » (Jeu enfantin médiéval qui combine tir et adresse !) passer une balle entre co-équipiers (football), tirs de pénalité pour rudesse excessive (football), vitesse et complexité (football et rugby) et lancer sur une cible (« Duck on a rock ») pour résoudre ses sous-problèmes. Et c’est en les résolvant tous, qu’il a pu inventer un jeu qui dure depuis plus de 130 ans et induire une industrie de plusieurs milliards d’euros !!!
Créer une « carte des choix »
La cartographie des choix est un exercice basé sur la science du choix qui vous aide à produire autant de solutions possibles que votre imagination peut en trouver.
La cartographie des choix encourage la pensée créative, la réflexion critique et la considération de multiples perspectives. Elle peut être utilisée dans de nombreux domaines, que ce soit pour résoudre des problèmes professionnels ou sociaux. En permettant une exploration approfondie des options, cette approche peut souvent conduire à des solutions plus innovantes et efficaces que celles qui auraient été envisagées initialement.
Voici comment cela fonctionne la carte des choix….