« Que faire des prêts garantis par l’État (PGE) ? Peut-on transformer cette dette des entreprises, dont le montant risque d’atteindre un niveau stratosphérique, en capital et ainsi transformer ce plomb, qui va considérablement lester les bilans, en or ou à tout le moins en argent ? Car s’ils sont extrêmement utiles pour restaurer la trésorerie des entreprises, fortement mise à mal par la crise sanitaire et le confinement, les PGE peuvent à terme faire peser sur ces dernières un risque existentiel.
Une société surendettée est en effet rapidement destinée à déposer son bilan et, dans le pire des cas, à faire l’objet d’une liquidation judiciaire. Raison pour laquelle de nombreux économistes proposent de transformer ces prêts en fonds propres. Une telle transformation serait de l’intérêt de l’ensemble des parties prenantes. Les sociétés bénéficiant du PGE tout d’abord, qui y verraient un moyen idéal de consolider leur situation financière en faisant à la fois disparaître une dette de leur bilan et en renforçant leur capital social ».
Stéphane Sylvestre
Avocat, associé du cabinet d’avocats d’affaires « Intervista » Le Monde Juin 2020